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L’histoire du sport est faite de grands moments épiques, d’exploits inoubliables, de records imbattables. Mais aussi de bourdes ultimes. L’une des plus célèbres a valu au gardien de but espagnol Luis Arconada de donner son nom, en 1984, à une maladresse consistant à se coucher sur un ballon sans pouvoir l’empêcher de rentrer dans le but. On ne souhaite pas au handballeur français Dika Mem d’accéder à la même postérité après l’impensable bévue qu’il a commise, mercredi 7 août à Villeneuve-d’Ascq (Nord), en quarts de finale du tournoi olympique, face à l’Allemagne.
Les experts de la petite balle collante n’ont pas fini de gloser sur les raisons pour lesquelles la balle en question a si peu décollé, précisément, des mains de l’arrière droit du FC Barcelone. Il restait six secondes à jouer et les Bleus comptaient un but d’avance sur leurs adversaires (29-28). Face à quatre joueurs allemands qui tendaient les bras au ciel, Dika Mem a alors envoyé une balle trop molle et trop basse à destination d’Elohim Prandi, qui ne la reçut jamais. Interception de Julian Köster, du haut de ses 2 mètres. Passe au cordeau à Renars Uscins, lancé comme un bolide. Shoot rageur de ce dernier entre les jambes du gardien Vincent Gérard. But. Egalité au score. Prolongation. Et victoire de l’Allemagne (35-34), dans un final presque aussi tragique que la défaite de l’équipe de France de football, un soir de 1982 à Séville, face à la Mannschaft.
Meilleur buteur, côté français, de ce match dantesque avec 10 réalisations, Dika Mem ne méritait pas cela. « C’est une erreur de ma part », a reconnu l’international aux 124 sélections et 436 buts, envahi par un fort « sentiment de culpabilité » dans les instants ayant suivi sa boulette. Ses camarades en bleu sont allés très vite vers lui pour le réconforter. « On lui a dit que si on en était là [si près d’une qualification], c’était en partie grâce à lui et que sa bêtise n’était pas grave », a raconté l’ailier Valentin Porte.
Sans effet. « Malgré tout ce qu’ils ont pu me dire – que ce n’était pas fini, qu’il restait deux fois cinq minutes de prolongations –, cela m’a mis un coup derrière la tête », confiera Dika Mem. Un jour, dans son for intérieur, se dira-t-il aussi qu’il n’a pas été très « aidé » à cet instant précis du match ? Ni par le staff technique, qui avait posé juste avant un temps mort, dont la conséquence fut de remobiliser des Allemands qui n’en demandaient pas tant. Ni par ses coéquipiers, partis à l’abordage, le laissant dans une incommensurable solitude.
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